Dans le Paris de la Nouvelle Athènes, ordonnancé et sévère, l’alignement se rompt souvent pour s’ouvrir sur un creux, une cour ouverte où un arbre se penche vers la rue. La végétation est magnifiée et mêlée à l’architecture la plus minérale. Le projet de l’école offre cette respiration à la rue de la Tour d’Auvergne, bordée de grands immeubles post-haussmanniens.

Le projet offre un jardin en façade, visible et pourtant protégé, encadré par un cadre urbain, une corniche détachée qui reprend les alignements de la rue. La pratique du jardin est privée mais la vue est offerte à tous les passants.

Ce recul est aussi là pour donner du statut à une façade nord, qui joue du contre-jour : les éléments plastiques de la façade ramènent le soleil dans la rue. Depuis celle-ci, le grand portique permet au bâtiment de travailler latéralement : les refends en façade donnent une profondeur.

En deuxième plan, l’attique est traité en ombre chinoise. Le projet sépare deux éléments traditionnels de l’architecture parisienne : la corniche qui assure la continuité horizontale est devenue un cadre autonome. Les murs de refend qui font le paysage de toits de Paris sont devenus de précieuses boîtes à lumière pour les salles de classe.

Nous avons interprété un type très parisien, celui de l’hôtel particulier : sur la rue, la bibliothèque « représente » l’école. Sur l’arrière des communs accompagnent la cour et lui donnent une proportion d’espace habité, bordé de longues horizontales, pour ne pas être prise entre de hauts murs aveugles.

Rétrospectivement, j’en ai trop fait. Il fallait sans doute choisir entre le contre jour en créneau de la façade, et le jardin sur rue, celui-ci pénalise trop le projet en le reculant excessivement.

On a voulu tout résoudre, dans cette parcelle difficile : l’orientation nord de la façade sur rue, les murailles des héberges sur cour, la représentation d’un bâtiment public, l’hommage au site avec l’arbre contenu comme on en trouve souvent dans le quartier : tout résoudre était peut être impossible ; et pour gagner ce concours, il n’aurait pas fallu s’inventer des défis que nous seuls considérions comme importants. Le projet lauréat ne l’a pas fait.