Projet de diplôme à l’École d’Architecture de Paris Belleville | 1992 |
Je n`ai compris que longtemps après ce qui avait été le moteur de ce travail, sa dépense. Il y avait une occasion : le programme complexe d’une institution d’enseignement supérieur. Il y avait une logique à cultiver : l’ouverture au monde et à la Ville ; il fallait tresser tout ensemble, l`institution, le symbole républicain, l`établissement d`enseignement supérieur, le retour des écoles dans le centre, etc. Le projet fonctionne et dit sur tout cela ce que je voulais.
Mais le bâtiment pourrait abriter tout autre chose, et reloger d`autres éminentes institutions voisines, Sorbonne ou Collège de France. Au-delà du respect du programme, le projet est dessiné comme objet et sujet de plaisir : sans doute comme tout bâtiment qui veut être urbain (et il est impossible de ne pas l`être du tout dans un quartier de Paris aussi chargé de mémoire et de densité que le quartier Latin). Ce projet géographique est une topographie de nostalgies à venir, une mise en scène du plaisir d`habiter Paris. C’était une politesse à faire au site que de le mettre en scène comme on ne le voyait pas avant, d`y dessiner un miradouro, un de ces lieux magiques où Lisbonne se montre à elle-même. Ici c`est la place haute, on avance vers elle et la rue voisine s`enfonce doucement, on monte une rampe au-dessus de la ville, au milieu des arbres. On arrive sur un promontoire, on y est seul avec Notre-Dame, la Seine et les toits de Paris. Autant à Rome il faut monter sur les collines pour comprendre la ville, autant à Paris les plus belles vues sont au ras des toits : les velums sont à des niveaux différents.
Ce projet est le premier où se trouvent un certain nombre des axes de recherche à venir : le travail de la grande dimension comme moyen d’urbanité, la définition d’espaces publics ouverts et en même temps qualifiés, le mixage du bâtiment civil avec la ville afin de s’échanger des qualités, et le travail de la pente comme donneur de qualification.
C’est aussi un travail où le plan est entièrement contrôlé, et où la mise en volume est encore hésitante.
– la première ligne est un immeuble-villa épais et très creusé qui contient une partie des chambres d’étudiant, dans l`alignement de
– une deuxième ligne de chambres diverge en ouvrant la vue sur le belvédère et Notre-Dame
– la dernière ligne de logements de fonction est alignée sur la rue de
L`unité du projet est assurée par la répartition des grands éléments de programme autour d`un plan de référence horizontal, en équerre ouverte vers la ville ; ce plan est celui de la terrasse d`honneur et du grand hall. Il articule l`ensemble d`enseignement, la lame de l`administration qui « tient » la terrasse d`honneur, et les laboratoires. Ce plan est posé sur un socle de classe desservi par une faille arrière.
Le bâtiment permet à la ville de se représenter comme objet d`émotion, par la pratique des terrasses publiques et du belvédère : il offre aussi au passant la vue des étudiants dans le grand hall en balcon sur la rue de
– la place basse plantée, à l`angle de
– l`esplanade haute en continuité de