Maître d’ouvrage : SEMAPA | Concours sur invitation : 1995 | Surface : 20 ha | Études : 1995 |
Il n’y a pas à Paris de quartier ordinaire. En nommer un c’est évoquer une gare, une mairie ou un parc ; des maisons hautes ou basses, une couleur de ciel et des ponts, des places et des bâtiments. C’est éprouver une pente ou une plaine, sentir une odeur, imaginer des boutiques ou des loges ; c’est retrouver une vue, un cadre et un paysage. Ils ont tous une histoire : celle de leur formation, celles de leurs habitants, celles des liens qu’ils entretiennent avec l’ailleurs de
Faire un quartier, c’est organiser ses éléments structurants et ses limites en qualifiant les espaces publics. Aucun grand équipement parisien ne peut se permettre d’entretenir un rapport conflictuel avec la voirie et le système des vides urbains. C’est pourquoi le projet organise le nouveau quartier autour des aspects les plus spécifiques de son contexte : la Seine, la Bibliothèque de France et les voies ferrées qui le séparent du reste de l’arrondissement.
Dans le contexte actuel, la couverture des voies pour construire un programme de bureaux n’apparaissait pas réaliste ; en outre, la densité élevée nécessaire à la rentabilité de cette opération lourde donne dans le projet actuel à l’avenue de France un gabarit très peu généreux. Le projet propose une alternative à cette couverture, en s’organisant autour des voies ferrées laissées à découvert. Dans l’état prévu par la ville, l’avenue de France qui couvre les voies a un début (axé sur la gare d’Austerlitz, il est encore un peu acrobatique), mais n’a pas de fin. Elle continue hors du cadre, au delà du boulevard périphérique : nous proposons de dessiner cette fin, au niveau du pont de Tolbiac, avec une esplanade qui l’articule avec
La bibliothèque est le deuxième élément fort du site : la figure des « quatre livres » ouverts est poursuivie avec deux nouvelles tours abritant des logements et des ateliers d’artistes. Comme au Louvre, le groupe des six tours ainsi constitué dessine une forme urbaine orientée (une grande dimension au fil de l’eau et une petite perpendiculaire au fleuve) qui définit l’épaisseur d’une bande occupable le long de
Les deux tours nouvelles ancrent le nouveau quartier et assurent la continuité urbaine à l’échelle de Paris et de
La géométrie des Grands Moulins conservés a donné celle des bâtiments de logements, les « vaisseaux », ancrés au bord de la Seine pour laisser rentrer le vide du fleuve. Ils exploitent par ailleurs la différence de niveau entre le quai et la rue haute pour faire du vide qui les sépare un espace complexe et articulé : un jardin bas qui s’élargit vers le fond de la parcelle et une terrasse haute publique, un quai en balcon qui dessert les logements et s’élargit vers
Cet espace est à la fois clairement limité et pourtant ouvert sur la Seine : on profite de l’ampleur du fleuve pour faire des lieux uniques. La légère rotation en plan des vaisseaux assure que les logements ayant moins de soleil auront davantage de vue sur
Le projet conforte la liaison entre le 13ème et la Seine en