Maître d’ouvrage : privé | SHON : 350 m2 | Travaux : N.C. | Études : 1995 | Chantier: 1996 | Programme: restructuration et extension d’un hôtel particulier |
La maison était, ante operam, ce que Céline aurait pu appeler un pavillon de banlieue, même si Versaillais. Certaines façades en étaient très dégradées. Y attenait un atelier à l’assez belle structure métallique, l’ensemble situé aux franges du secteur sauvegardé. On lui applique donc des règles faites pour un tissu urbain d`un tout autre intérêt architectural : dura lex, sed lex. Ces règles interdisaient toute construction neuve, et on a décidé de vider le bâtiment existant. On l`emballe avec une peau en cuivre doublant l`ancienne façade et on habite l`intérieur comme un vide piranésien. Afin de permettre l’extension verticale de l’espace, la salle à manger et la cuisine se trouvent au premier niveau, à mi-chemin de la terrasse qui domine les étangs, au terme de l’ascension : les lieux collectifs sont ainsi répartis sur l’ensemble de la maison, sans porter préjudice à son fonctionnement, et la lumière baigne l’espace de la triple hauteur. Géométriquement, le plan est fait du carré original décalé, pour créer entre l’ancien et le neuf une vibration, un entre-deux : redoubler la boîte, c’est l’ouvrir. Tout ce qui n’est pas le carré de l’appartement des maîtres, au rez-de-chaussée, apparaît comme fluide et collectif. Cela assure la communication entre le séjour situé dans l’ancien atelier et le reste de la maison.
Tout notre travail, des corniches, de l`ardoise et un « ton pierre » n’auraient pu faire de cette maison un bâtiment classique. Nous en avons donc fait un bâtiment simplement urbain qui prenne sa place dans la ville en dialoguant avec elle. Pas de pastiche, rien de ridicule ; le panneau de cuivre de la façade sud est là pour signifier
Le matériau le plus urbain qu`il y ait dans cet environnement disparate de venelles et d`ateliers, d`insulae en briques et de campagne virgilienne, cela pouvait être le cuivre patiné qui s’efface dans le ciel gris de l’Île-de-France. On ne comparera pas cette façade légère (à tous les sens du terme) aux toits de l`avenue de Rivoli qui descendent si bas, comme pour saluer, mais on y pense.