Le projet est un immeuble très parisien, à la fois urbain et domestique. Il assure la continuité de la ville, dialogue avec les bâtiments existants et le tissu urbain contigu, tout en affirmant une identité forte.

La façade sur la rue Rottembourg est à la fois simple et dessinée. Simple, parce qu’elle doit être unitaire, qu’elle est insérée entre deux bâtiments déjà très différents ; dessinée, parce qu’elle assure un rôle urbain, et ne peut donc être la simple répétition d’ouvertures : elle est l’identité du bâtiment et,  pour les logements,  le lieu d’une belle relation avec la ville. Le bâtiment entier devient une forme, simple et évidente, qui anime la rue, prend du relief et du sens pour lier entre eux les bâtiments voisins. Le projet sert ainsi ses voisins, la rue, et les passants.

La façade sur rue, plein sud, s’organise autour d’une faille habitée, d’un creux ombreux qui s’anime avec la course du soleil : ces loggias creusées dans la façade sont au cœur même des logements, tous traversants et organisées autour de séjours plein sud. Au sommet, la faille urbaine offre un couronnement plastique au bâtiment, équivalent moderne aux murs de refends qui rythment les rues parisiennes. Au niveau du piéton, on reprend des proportions classiques à Paris où rez-de-chaussée et premier niveau sont visuellement reliés pour assurer le rapport à la rue du bâtiment. De même ici, rez-de-chaussée et niveau 1 forment ensemble un soubassement unitaire. On trouve dans la forme même du bâtiment le mouvement et la richesse formelle nécessaire à la ville : c’est le sens de ce découpage sur le ciel, de cette façade sud creusée de terrasses habitées qui va donner une grande richesse aux vues latérales.

Étage courant :

La position du noyau de circulation vertical permet de distribuer au mieux les deux logements traversants (un T4 et un T2) et d’éclairer naturellement l’escalier. Ces deux logements s’ouvrent sur la rue au sud sur de vastes loggias, assez profondes (1,80m) pour y prendre des repas et abriter en été de l’ensoleillement excessif.

Dans le T4, le séjour est le cœur du logement : il bénéficie de l’extension en diagonale sur une des chambres, et de la vue sur le jardin par la cuisine. En même temps, la partie nuit est parfaitement identifiée et protégée, et sa distribution est éclairée naturellement par une faille vitrée sur le séjour.

Le T2 est lui aussi entièrement traversant, la chambre au calme sur cour ; le séjour et la cuisine donnent tous les deux sur la loggia, définissant ainsi un lieu naturel pour la table des repas.

Au rez-de-chaussée :

On a utilisé la hauteur sous plafond de 3,20m exigée par le PLU pour dessiner un T5 très agréable : il dispose d’un jardin privatif sur lequel donne le grand séjour, la cuisine, et la chambre accessible, disposée dans une petite aile en retour. Cette partie sur jardin dessine une grande diagonale de grande hauteur sous plafond qui structure le logement.

La chambre sur jardin, véritable réflecteur de lumière pour le séjour, forme une petite aile à rez-de-chaussée qui reproportionne la cour, lui permet d’échapper à la verticalité des héberges existantes : le jardin ne donne pas l’impression d’être écrasé par la masse du bâtiment

Depuis l’entrée du T5 on monte quelques marches pour accéder au trois autres chambres et à leur salle de bain. Les chambres ont une hauteur sous plafond de 2,50m et sont surélevées de 70cm par rapport au reste de l’appartement, mais aussi par rapport à la rue.